Cécité Malaga (2022)

Encore un album de Benjamin où il va m’être difficile de retranscrire en mots la beauté et l’intelligence de l’œuvre. Il y a des livres où les émotions ne peuvent être comprises qu’en tournant les pages, et celui-là en fait parti. 📖⭐️

Pour ceux qui connaissent l’œuvre de Benjamin, on retrouve ici certaines thématiques de départ qui lui sont chères : les cirques de l’étrange ou freak show (L’Etrange Parade, La Mélodie des Tuyaux, La Famille Appenzell etc.). Mais ici la thématique s’accompagne d’une réflexion très intime de l’artiste, d’une évolution personnelle sur plusieurs années. 🎪

Une nouvelle fois, Benjamin met la beauté de ses images au service du message. La couverture tout d’abord est juste splendide. Puis, on plonge dans la noirceur du quotidien de Cécité. L’utilisation des calques nous permet de voir à travers les yeux de Cécité. Tout est si sombre, les formes se devinent à peine à travers un voile opaque. Cécité est funambule mais elle est aveugle. ⬛️

Et puis cette rupture. Le choc. Puis le blanc. La lumière. Les couleurs si chatoyantes. Les parfums et textures de l’enfance. La douceur de ceux qu’on aime. Une explosion de sens alors que l’un a disparu. La beauté de ce qui permet de survivre. 🌸

Dans cette histoire, chacun y trouvera une résonance. Benjamin explique à la fin le sens personnel qu’il donne à cette œuvre. Pour ma part, j’y ai aussi trouvé un écho personnel. Un événement qui bouscule une vie, qui plonge dans le noir. Mais qui façonne la personne que l’on devient. 🌟

C’est les mains légèrement tremblantes et le cœur serré que j’ai refermé Cécité Malaga.